22 avril 2020 Dans un article précédent, nous avons couvert ce qu’est un certificat digital. En bref, les certificats digitaux sont des preuves de qualification, de compétence ou d’autorisation qui ont rattachés à une personne. Cette définition est toutefois très large. Dans cet article, nous tenterons de donner quelques exemples de ce que nous considérons digne d’un certificat. Preuve de qualification Une preuve (“détermination de la qualité de quelque chose par test ou évaluation”) de qualification (“Une qualité, habilité ou accomplissement qui fait qu’une personne soit apte pour une certaine position ou tâche”) peut être considérée comme quelque chose de lié à un savoir (et la capacité probable d’agir comme résultat de ce savoir, un savoir-faire) sur un thème particulier. Comme il s’agit d’une preuve, il est relativement clair qu’il faut que ce savoir ou savoir-faire doit être évalué par une personne ou un groupe de personnes (ou même par un système). Typiquement, c’est là que nous catégoriserons les éléments d’éducation académique ou formelle qui sont enseignés avec cet objectif en tête. Bien que les diplômes sont les preuves de reconnaissance d’un savoir les plus habituelles, ils sont souvent considérés comme couvrant une trop large gamme de savoirs dans un contexte de certificats digitaux : un diplôme académique représentera souvent des dizaines de compétences ou de savoirs appris. Tentons l’exercice, ci-dessous, de reprendre quelques exemples de ce qu’une preuve de savoir pourrait être dans un contexte de certificats digitaux : Diplôme académique (bien que de couverture trop large)pour une éducation courte (1 an)pour une éducation moyenne (2-3 ans)pour une éducation long terme (4-5 ans)Doctorats, Masters et autres éducations de haut niveau (dont la durée varie fortement)Certificat de formation professionnelle formelleConnaissance des détails d’un nouveau produitCertificat de Premiers SecoursNouvelles lois applicables à mon industrieCertificats personnels pour des activités “communes”Règles théoriques de conduite (testé par l’organisme correspondant)Permis de conduire (bien que conduire soit une compétence pratique, une preuve de qualification vous est attribuée en passant par les canaux appropriées) (divisé en catégories de véhicules)Permis de pilote (divisé en catégories d’avions)ParachutismeBroker sur le marché boursier Compétences Les compétences peuvent être interprétées comme “la capacité de faire quelque chose bien ou efficacement”, ou “un ensemble de talents ou d’habiletés” ou encore “une habileté ou un talent spécifique”. Si nous la comparons avec avec une “preuve de qualification”, nous parlons ici d’habiletés plus concrètes mais moins officiellement reconnues. Là où une preuve de qualification suggère un document réel, émis par une autorité officielle, une compétence est, pour rester simple, le fait d’être capable de faire quelque chose bien (ou efficacement). À sa base, cela signifie qu’une “autorité officielle” n’est pas nécessaire pour la confirmer (nous perdons alors le concept de “preuve”), mais obtenir quelque type de reconnaissance d’autres personnes que vous êtes compétent dans un sujet spécifique fera augmenter la confiance d’autres personnes dans votre compétence. C’est probablement l’un des intérêts les plus importants des certificats digitaux, car ils ont le potentiel de décentraliser la reconnaissance des compétences, depuis les “autorités” existantes vers la “communauté”. Dans la pratique, ceci exist déjà sous une forme non-formelle et non-digitalisée : le membre de votre famille qui connaît le mieux le domaine informatique sera la référence à laquelle parler avant de prendre une décision liée à un ordinateur. Cette personne gagne une certaine autorité sur le sujet au travers de la simple reconnaissance (informelle) du reste de la famille. Cette “réputation” peut plus tard s’étendre hors du cercle familial lorsque que la compétence est confirmée au travers de plus nombreuses expériences informelles, comparables à une “évaluation” de la compétence en question. La même chose peut se produire pour la personne la plus compétente en termes culinaires. Les gens préféreront demander des informations à cette personne au moment de prendre une décision relative à la cuisine. Bien que ces compétences soient moins formelles, elles n’en sont pas moins importantes. Elles pourront parfois s’appliquer plus à la vie personnelle que professionnelle, mais c’est rarement exclusif. La capacité de quelqu’un à être utile à d’autres dans certains aspects très spécifiques de la vie de tous les jours sera toujours utile, d’une façon ou d’une autre, dans sa vie professionnelle. Reconnaître ces compétences, si ce travail était rendu possible au travers d’outils simples d’utilisation, permettrait aux entreprises de former des équipes qui ont de bien meilleures perspectives de collaboration, et permettrait aux individus de comprendre rapidement s’ils s’intégreront facilement dans leur prochaine entreprise ou non. Reconnaître ces compétences serait une bonne façon de remercier quelqu’un de façon naturelle, en déclarant au reste du monde que vous vous fiez à lui/elle pour des décisions spécifiques. Lorsque ce sujet est communautarisé de la sorte, il a le potentiel d’aider plus facilement à établir des leaders dans les communautés, grandes ou petites. Ces compétences se retrouvent souvent dans des compétences pratiques reconnues, par exemple, par le mouvement du “scoutisme”, au travers de badges/écussons. Quelques exemples : Capacité de nager (qui peut être divisée en plusieurs “longueurs” et peut être reconnue de façon formelle)Capacité de conduire une voiture (sans être nécessairement reconnue formellement)Capacité de conduire un vélo, une moto, une planche à roulettes, etcCapacité de construire des choses / maintenir une maison / jardiner / s’occuper d’animaux domestiquesCapacité d’écoute des autresCapacité de dessinVolonté d’aider les autres Autorisations Une autorisation es une “certification officielle d’irréprochabilité, de fiabilité ou de pertinence”. Il s’agit habituellement d’une autorisation à un individu de faire quelque chose. Ça ne représente pas nécessairement une connaissance de quoi que ce soit, mais plutôt une reconnaissance basée sur la confiance (quelqu’un se fie à quelqu’un d’autre pour faire quelque chose suffisamment bien) ou de pertinence (cette personne est considérée pertinente pour faire le boulot, basé sur une série de paramètres). La pertinence, en particulier, peut être liée à des caractéristiques physiques. Par exemple, une personne en chaise roulante pourrait ne pas être à même d’exécuter un travail sur une machine qui n’a pas été construite correctement. Le contraire est également vrai. Quelques exemples d’autorisations : Autorisation de voir des documents confidentiels spécifiques (basée sur la fiabilité et la pertinence)Autorisation de signer des documents ou de décider en représentation de quelqu’un d’autre (basée sur la fiabilité et la pertinence)Autorisation d’entrer dans des zones dangereuses (basée sur la pertinence) ou des zones où des informations confidentielles sont conservées (basée sur la fiabilité)Autorisation de manipuler des équipements spécifiques (habituellement basée sur une preuve de qualification antérieure) Être certifiable Comme nous l’avons vu dans les sections antérieures, un panorama très large de preuves de qualification, de compétences et d’autorisations peut être représentés par des certificats digitaux. À mesure que la digitalisation prend une part plus importante de l’information de notre société, nous devons penser à comment ces éléments communs de nos vies de tous les jours peuvent améliorer notre façon de penser, partager et mettre à bon usage ces connaissances certifiables. La question n’est pas *si* ces éléments seront un jour représentés sous forme digitale, mais bien *quand* ils le seront, et comment nous maintiendrons le contrôle de toutes ces informations afin d’à la fois respecter le caractère personnel de ces informations et de les utiliser afin d’améliorer notre qualité de vie.